Célia et Emilie sont toutes les deux éducatrices canines au centre HANDI’CHIENS Val-de-Loire. Ensemble elles reviennent sur ces moments si spéciaux que sont les stages de remise.  

Pouvez-vous explique le avant, pendant et après stage ?

Alors notre rôle avant, c’est d’accueillir les chiens au centre HANDI’CHIENS Val-de-Loire. On les reçoit à 18 mois et on les a pendant 6 mois. On s’occupe de leur bien-être et de les faire évoluer.  On revoit les commandes qu’ils ont vu en famille d’accueil et on détermine selon leur potentiel leur future spécialité. Selon ça, on travaillera les « commandes » spécifiques.

Pendant le stage, notre rôle ça va être de vraiment que tout marche pour le mieux entre le chien et le bénéficiaire sachant qu’il y a beaucoup de changements à ce moment là pour le chien, aussi pour le bénéficiaire d’ailleurs. C’est vraiment renforcer le lien entre les 2 et leur apprendre aussi toutes les « commandes » dont ils auront besoin pour gérer le chien au quotidien donc la gestion de la marche en laisse, la gestion du rappel, les spécificités de chaque chien, puisque chaque chien est différent, donc  c’est au bénéficiaire de s’adapter. Et puis on a aussi quand même pas mal de rôles au niveau des cours théoriques, les informations dont ils ont besoin de connaître pour s’occuper de leur chien au quotidien, une fois de retour à la maison.

Ensuite, une fois qu’ils sont de retour à la maison, ils soufflent un petit peu et on a des suivis téléphoniques toutes les semaines pendant 2 semaines pour voir si ça va bien ou pas, leur donner des conseils et après on a un suivi soit à domicile, soit par entretien visio dans les 3 à 6 mois après la remise. Ensuite on est joignable bien sûr toute la vie du chien pour des conseils ou des remises à niveau si besoin.

Vos ressentis sur ce début de stage ?

Au niveau émotionnel, c’est quand même le but ultime. On arrive au but ultime du parcours donc c’est quand même des chouettes moments chargés en émotion. On voit les chiens un peu perdus car il y a toujours une petite période de transition et donc les bénéficiaires qui doivent aussi s’adapter. Donc parfois il y a des moments de découragement mais souvent on voit aussi la complicité qui s’installe, l’évolution du binôme au cours des 15 jours est souvent très très belle à voir. C’est de l’émotion mais surtout de l’émotion positive.
Après le plus beau c’est quand les gens repartent avec le sourire avec le chien qui est aussi hyper bien avec la personne. Et surtout quand on a des nouvelles et que tout se passe bien et qu’il y a des belles choses qui sont mises en place, là on est fières du travail accompli des binômes.

Alice a 24 ans et est assistante sociale depuis 1an. Elle et Seth, un golden roux, se sont choisis. Alors que le stage vient tout juste de commencer, elle partage ses impressions :  

Tes impressions sur ces deux premiers jours ?

Alors c’est très intense, très enrichissant, on apprend plein de choses. Même moi qui ait un chien de compagnie je suis sûre que ça va m’aider. L’ambiance est bonne, c’est sympa. C’est stressant mais c’est très excitant en même temps.

Comment se sont passés ses premiers moments avec Seth ?

Alors Seth, je savais que c’était un chien stressé mais je ne m’attendais pas qu’il soit stressé à ce point-là. Après je sais que c’est beaucoup de changement pour lui et pour moi parce que ça va bouleverser nos 2 vies. J’espère pouvoir gérer mais je pense qu’on va pouvoir travailler ensemble, ça va être super ! 

Où te vois-tu dans 1 an avec ton loulou ?

Je pense que le lien sera créé, enfin j’espère, puis on sera tous les deux de toutes les façons. Parce que je pense partir de chez moi et aller travailler je ne sais pas où encore. Donc voilà, ça va être une nouvelle vie aussi, une nouvelle adaptation pour lui et pour moi, créer notre lien à tous les deux, je pense que ça sera un super héros !

Marie-Léa, 26 ans, revient avec enthousiasme sur ses premiers moments avec Shoko.

Tes impressions sur ces deux premiers jours ?

C’est très prenant, très fort en émotion on est claqué à la fin de la journée. C’es beaucoup d’informations en si peu de temps déjà. Mais bon je pars du principe qu’on apprend mieux sur le terrain donc on apprend petit à petit ensemble. C’est un très bon stage et je suis contente.

Comment se sont passés ces premiers moments avec Shoko ?

Ça change déjà, c’est vrai qu’on a plus la même manière de se déplacer donc ça chamboule un peu tout, il m’aide beaucoup déjà. Malgré le stress du stage, je me sens moins stressée, moins angoissée quand il est là. Après c’est vrai que j’angoisse un peu pour la suite, une fois de retour dans mon quotidien, mais il m’apaise déjà beaucoup.

Comment te vois-tu dans 1 an avec ton loulou ?  

Alors il faut savoir que ça fait très longtemps que je voulais un Handi’Chiens et donc j’avais déjà imaginé mon futur avec lui et c’est vrai que je nous imagine faire de belles et de grandes choses ensemble et qu’on s’apporte mutuellement !

Marie est étudiante en Master Communication et vient de rejoindre l’équipe de bénévoles HANDI’CHIENS. Présente pour prendre des vidéos et des photos des premiers jours du stage du centre HANDI’CHIENS Val-de-Loire, elle témoignage de sont ressenti lors de ces premiers moments :

 » Dès mon arrivée, j’ai eu la chance de pouvoir assister aux 2 premiers jours de stage de remise et de formation, et je ne pouvais pas rêver mieux comme immersion pour comprendre les enjeux concrets de HANDI’CHIENS. 

 Ce qui m’a le plus marquée ce sont les regards. Les chiens qui ne quittent pas des yeux leur bénéficiaire, comme s’ils veillaient constamment sur eux . Et ces derniers qui regardent leur super-héros avec tout l’amour et la reconnaissance du monde. C’est vraiment beau à voir ce lien qui se créé et qui devient de plus en plus fort au fur et à mesure. C’est ce que j’ai essayé de capturer dans mes photos, ces échanges silencieux qui promettent de prendre soin l’un de l’autre pour toujours.

Les éducatrices font un travail admirable. Elles sont les médiatrices entre le chien d’assistance et le bénéficiaire pour que l’un s’adapte le mieux à l’autre. Elles connaissent bien les chiens qui ont chacun leur caractère propre, alors le suivi est très personnalisé. D’autant plus que les besoins de chaque bénéficiaires sont très différents. Elles doivent répondre à de nombreuses problématiques en prenant en compte les contraintes : Faut-il plutôt attacher le chien à gauche ou à droite du fauteuil ? Utiliser un collier à clip ou juste à enfiler ? Le chien doit-il monter sur les genoux pour faciliter l’accroche de la laisse ?  Le bénéficiaire peut-il rappeler son chien à la voix ou doit-il utiliser le klaxon du fauteuil ? Elles prennent vraiment le temps d’écouter et d’interroger pour trouver les bonnes solutions. . Il y a un vrai travail de réflexion et d’adaptation constant pour que tout se passe au mieux pour les 2 protagonistes.

Un enseignement qui m’a vraiment révélé les valeurs de HANDI’CHIENS est l’apprentissage de la « commande » « dis bonjour » que les non Handi’Chiens apprennent comme « donne la patte ». Cette action est demandée dans un espace public, pour créer de l’interaction avec une personne intriguée par le chien mais qui ne peut pas le caresser. Car on ne caresse pas un chien d’assistance en plein « travail », mais on peut donc lui serrer la patte.  Je trouve ça génial d’avoir pensé à une demande qui permet de créer du lien en société et de participer à l’inclusion des personnes en situation de handicap. Plutôt qu’un échange qui peut être mal perçu par certains sur l’interdiction de toucher le chien, on peut aller sur une note positive en invitant à le saluer.

 Avec beaucoup de pédagogie et de patience, elles forment à la fois aux commandes mais surtout, ce que j’ai trouvé très bien, à la psychologie canine. J’ai appris énormément de choses sur le bien être animal en assistant à leurs cours. Et j’ai compris que chez HANDI’CHIENS on ne punit jamais. On encourage et félicite les bons comportements et on ignore les mauvais. Cette méthode non coercitive témoigne que l’objectif n’est pas d’avoir un chien au service d’un homme, mais bien de créer une relation saine.

Pendant ce stage, gravitent autour des duos qui se forment les accompagnateurs des bénéficiaires. Bien que souvent à l’écart pour laisser la connexion se faire entre le chien et le bénéficiaire, ils sont vraiment très attentifs et prêts à prendre le relais et aider en cas de besoin. C’est très touchant de voir qu’ils sont aussi heureux que leur proche que le chien rejoigne la famille.

A cet écosystème s’ajoutent les bénévoles HANDI’CHIENS qui gèrent la logistique du stage. Couper les récompenses pour les chiens, préparer le goûters, ranger le matériel, gérer les sorties au parc, s’occuper du suivi administratif… ces couteaux suisses évoluent dans l’ombre mais sont indispensables pour que tout se déroule bien. En échangeant avec eux on se rend compte que ce sont des gens qui aiment autant les chiens que les humains et qui aspirent vraiment à un monde plus inclusif.

En seulement 2 jours,  j’ai pu ressentir toute la bienveillance qu’il y a pendant ces stages. L’ambiance est très agréable avec des personnes très souriantes. Des sourires de satisfaction d’un travail bien accompli pour certaines, des sourires de reconnaissance pour d’autres. C’est une vraie chance pour ces gens de recevoir gratuitement un chien d’assistance, surtout quand on voit tout le travail que ça demande. Mais quand on est témoin de la joie des bénéficiaires, à quel point ils nous disent que ça va changer leur vie et qu’ils attendaient ça depuis des années, on sait que ça vaut le coup et qu’il faut permettre à un maximum de personne d’en profiter.

J’espère que mon soutien aidera l’association à rayonner. Parce qu’après avoir été confrontée à la réalité d’un stage HANDI’CHIENS, j’en ressors convaincue du bien que l’association apporte.

Un grand merci à l’équipe HANDI’CHIENS de m’avoir fait entrer dans le monde des supers héros !