

Pendant quatre mois, dix chiens dâassistance judiciaire formĂ©s ou accompagnĂ©s par HANDIâCHIENS ont Ă©tĂ© mobilisĂ©s lors du procĂšs du docteur JoĂ«l Le Scouarnec Ă Vannes. Dans ce contexte dâune extrĂȘme intensitĂ© Ă©motionnelle, leur prĂ©sence silencieuse a offert un soutien inĂ©dit aux victimes : une bulle dâapaisement, de stabilitĂ©, de force.
Vannes, fĂ©vrier 2025. Face Ă la justice, 299 victimes sont appelĂ©es Ă tĂ©moigner dans lâun des plus grands procĂšs dâagressions sexuelles jamais jugĂ©s en France. Pour la premiĂšre fois, jusquâĂ dix chiens dâassistance judiciaire ont Ă©tĂ© mobilisĂ©s chaque jour pour les accompagner Ă chaque Ă©tape : dans la salle dâaudience, les espaces de repos, ou encore les lieux dâattente.
Câest un tournant majeur : la reconnaissance du rĂŽle des chiens comme partenaires de rĂ©silience dans les moments de vĂ©ritĂ©.
« Il mâa apaisĂ©. » confiera simplement Nicolas, aprĂšs avoir tĂ©moignĂ© en prĂ©sence dâun golden retriever immobile Ă ses pieds.
Ce dispositif a Ă©tĂ© mis en place par HANDIâCHIENS, en lien Ă©troit avec France Victimes 56 et la FĂ©dĂ©ration France Victimes, partenaires historiques sur le terrain de lâaccompagnement judiciaire.
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Chaque jour, deux Ă trois chiens Ă©taient prĂ©sents sur les lieux sensibles du tribunal de Vannes, selon un calendrier dĂ©fini en concertation avec les Ă©quipes de soutien. Leur prĂ©sence a permis dâapporter un rĂ©confort tangible dans un cadre souvent perçu comme intimidant, voire hostile.
Ces chiens dâassistance judiciaire suivent dâabord le mĂȘme parcours de formation que tous les HANDIâCHIENS : 22 mois dâĂ©ducation, dont 16 en famille dâaccueil et 6 mois dans lâun des centres dâĂ©ducation de lâassociation. Ce nâest quâen fin de cursus, selon leur profil Ă©motionnel, que certains sont orientĂ©s vers la mission judiciaire.
Ce sont des professionnels â psychologues, intervenants sociaux, personnels judiciaires â qui dĂ©posent les dossiers de demande auprĂšs de HANDIâCHIENS. Ces rĂ©fĂ©rents sont ensuite formĂ©s pendant une semaine, avec leur futur compagnon, Ă travailler en binĂŽme tout en prenant soin du bien-ĂȘtre de lâanimal.
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Les chiens leur sont remis gratuitement, comme tous les HANDIâCHIENS, grĂące Ă la gĂ©nĂ©rositĂ© des donateurs et partenaires.
Rumba, Ravel, Sweety, Roucky, Teamâs ou Tryo⊠Pendant toute la durĂ©e du procĂšs, ces chiens nâont cessĂ© dâincarner le lien : ancrer les Ă©motions, stabiliser les pensĂ©es, rĂ©conforter les silences. Leur rĂŽle va bien au-delĂ de la prĂ©sence : ils permettent, tout simplement, de rester debout.
Leur bien-ĂȘtre est Ă©galement une prioritĂ©. Des temps de pause, un suivi individualisĂ© et un encadrement constant ont Ă©tĂ© mis en place tout au long du procĂšs.
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« Nos chiens ne sont pas des outils. Ce sont des partenaires, que nous formons et protĂ©geons avec la mĂȘme exigence que celle que nous avons pour les bĂ©nĂ©ficiaires humains. » â Florian Auffret, responsable du centre HANDIâCHIENS de Kunheim.
Depuis 2019, HANDIâCHIENS milite pour que la mission judiciaire soit pleinement reconnue. La convention signĂ©e en 2023 avec le MinistĂšre de la Justice marque une Ă©tape structurante, renforcĂ©e par cette mobilisation inĂ©dite au tribunal de Vannes.
Comme le rĂ©sume Margaux, bĂ©nĂ©ficiaire et vice-prĂ©sidente de lâassociation :
« Ces chiens sont un trait dâunion entre la douleur et la parole. Et derriĂšre chacun dâeux, il y a une chaĂźne de solidaritĂ© qui rend tout cela possible. »
đ Partagez cet article pour faire connaĂźtre cette mission unique.
đ Faites un don pour former de nouveaux chiens dâassistance judiciaire.
đČ Suivez leur engagement sur : www.handichiens.org
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Parce quâune justice apaisĂ©e commence parfois⊠par une simple patte posĂ©e sur un genou.