Trente ans, par rapport à la vie d’un chien, c’est beaucoup. Mais c’est peu quand il s’agit de changer la mentalité d’une société. Lorsque Marie-Claude Lebret fonde HANDI’CHIENS, en 1989, sa démarche suscite principalement de l’indifférence auprès de la population. Au mieux, de la curiosité. « J’ai eu droit à des sourires un peu moqueurs, des interrogations, se souvient-elle. On me demandait ‘mais à quoi ça va servir ?’ » A l’époque, on connaît les chiens d’aveugle, on en voit depuis une trentaine d’années. Mais devant un chien d’assistance, on tique. On s’émeut de voir un chien tendre un porte-monnaie à un commerçant ou rapporter une baguette de pain à son maître bloqué par les quelques marches de l’entrée d’une boulangerie. « Quoi ? Mais vous faites travailler le chien ! » Marie-Claude Lebret a souvent entendu ce type de remarques. L’action de HANDI’CHIENS n’en est alors qu’à ses balbutiements.