Voilà 8 ans que je suis attachée à ce fauteuil. Jour après jour, il m’a isolée du monde. J’ai arrêté de sortir, de voir des gens. Ma vie sociale s’est progressivement réduite à néant.
J’ai un mari et deux filles. Croyez-moi, c’est aussi dur pour eux que pour moi. Je suis dépendante de ce fauteuil, mais ils le sont tout autant. Un jour une de mes filles me dit : “Maman, j’aimerais tant que tu m’accompagnes à l’école.” J’ai alors compris que je devais regagner mes galons de maman.
Tout a commencé par une rencontre. Un monsieur en fauteuil croisé dans la rue. Il était accompagné d’un chien avec, sur le dos, une cape bleue. Je lui ai posé des questions. Il a ri : “Vous voyez, un handi’chien, c’est un excellent plan de drague !” Puis il m’a expliqué : le quotidien avec le chien, comment cela avait changé sa vie. Ensuite, j’ai fait la connaissance de Jean-Christophe, au centre de Vineuil. Il m’a parlé de l’aide fantastique qu’apportait un chien d’assistance. Il m’a parlé d’un « avant » et d’un « après ». Je n’y ai cru qu’à moitié. Quel bonimenteur. Quel talent pour me faire l’article… Mais les miracles, ça n’existe pas. Et bien si. Et aujourd’hui, je le sais.
Les miracles, ça existe !
J’ai finalement décidé de suivre le stage. Une épreuve. Car je souffre également d’épilepsie. Et puis, Iron… le coup de foudre, réciproque. J’ai tout de suite su que c’était lui et pas un autre.
Depuis, tout a changé. Iron m’a obligée à sortir. Dehors, les gens se sont mis à m’aborder. Ils s’intéressent d’abord au chien mais, miracle… ils se rendent compte qu’au bout de la laisse, il y a quelqu’un ! Ceux que je croisais et qui ne m’adressaient jamais la parole se sont mis à me parler ! Et pas de handicap, de chien ! C’est quand même plus agréable ! Du coup, je suis devenue plus sociable. Mon agressivité a disparu. Oui, c’est vrai, le chien efface le fauteuil.
Les miracles, ça n’existe pas ?
Les médecins étaient unanimes : “Vous ne vous lèverez jamais plus de votre fauteuil…” Mon kiné a eu une inspiration : faire participer Iron à mes exercices, histoire de me stimuler. On ne sait jamais. Le croyez-vous ? Aujourd’hui, je me lève. Je fais quelques pas. Oh bien sûr, je ne cours pas le marathon, mais je m’affranchis déjà des barres de soutien, aux côtés d’Iron, qui a appris de lui-même à s’adapter à mon rythme.
Iron a rendu l’autonomie à mes proches
Iron comprend des choses étonnantes : l’une de mes filles possède un handicap psychomoteur. Il le sait, et se montre particulièrement attentif et prévenant à son égard. Iron est le chien de maman, cela ne fait de doute pour personne. Mais il veille sur toute la famille.
Iron m’aide au quotidien : il ramasse les objets, ouvre et ferme portes et tiroirs. Mais pas seulement. J’ai découvert qu’Iron avait l’incroyable capacité de détecter l’imminence de mes crises d’épilepsie, avant même qu’elles ne surviennent. Quelle tranquillité pour mes proches ! Débarrassée de mes entraves, je rejoue avec mes filles. Mon mari a repris un emploi à temps complet. Iron m’a rendu ma liberté, il leur a rendu leur autonomie !
Tout n’est pas parfait… Eh oui, comme le dit mon mari, toute médaille a son revers. Iron m’aide dans tous mes gestes… y compris dans les magasins où il me facilite mes achats, et m’aide à payer (mais oui !) Résultat : je fais beaucoup plus de dépenses !
Je plaisante : avec Iron, tout est merveilleux ! Il a transformé notre vie. Je ne m’imagine plus un seul instant vivre sans lui, mon chien d’assistance.