Aux origines de HANDI’CHIENS : un rêve un peu fou devenu réalité

En 1989, Marie-Claude Lebret et Jean-Luc Vuillemenot lancent HANDI’CHIENS, un projet audacieux né d’un rêve et porté par une formidable chaîne de solidarité. Inspirés par une rencontre marquante aux États-Unis, ils ont tout appris, tout construit… jusqu’à remettre les premiers chiens d’assistance en France. Voici leur témoignage, plein d’émotion et de détermination.

Partage sur

Une rencontre fondatrice

Jean-Luc Vuillemenot :
« C’était en 1987. Je participais à une conférence sur la relation entre l’humain et l’animal à Boston. En sortant de ma chambre d’hôtel, j’ai vu une femme en fauteuil roulant avec un chien qui portait une cape. Il a appuyé sur le bouton de l’ascenseur. Ça a été un déclic. De retour en France, j’ai voulu en savoir plus et j’ai proposé un reportage sur cette association américaine qui formait des chiens d’assistance. »

Marie-Claude Lebret :
« Et moi, j’ai vu ce reportage ! On voyait tout ce que le chien faisait pour cette femme tétraplégique… Mais ce qui m’a le plus marquée, c’est leur complicité. J’étais prof de biologie à Alençon, dans un lycée agricole. Je me suis dit : si mes élèves pouvaient éduquer des chiens comme ça, ce serait un projet magnifique. »

Quand tout commence… sans rien

Marie-Claude :
« J’ai parlé de cette idée à ma proviseure, Annick, qui a tout de suite été séduite. Et j’ai appelé le numéro à la fin de l’émission. C’est comme ça que j’ai rencontré Jean-Luc. »

Jean-Luc :
« Je suis allé la voir à Alençon. J’ai tout de suite été emballé par son enthousiasme, sa foi. On partait de zéro, sans aucune expérience en éducation canine, mais avec une énergie incroyable. »

Marie-Claude :
« Et heureusement que Jean-Luc était là. C’était une aventure pionnière, pleine d’obstacles. »

Un projet jugé trop novateur pour la France

Marie-Claude :
« On avait besoin de deux autorisations : celle du ministère de l’Agriculture, qu’on a eue, et celle de Bonita Bergin, la fondatrice américaine de la méthode. Mais elle a d’abord refusé. Elle avait peur d’un projet amateur. »

Jean-Luc :
« Et là, Marie-Claude s’est accrochée. Elle a pris des cours d’anglais, elle est allée se former aux chiens guides d’aveugles. Elle appelait Bonita pour lui prouver qu’on était sérieux. »

Marie-Claude :
« J’ai même fait deux étés de stage aux États-Unis. En 1988, j’ai étudié la sélection des chiots, puis en 1989, j’ai suivi la formation avec les éducateurs. À la fin du premier été, ils m’ont confié deux chiots. L’un d’eux, Pooky, est devenu l’ambassadeur de notre projet. »

Les tout premiers chiens HANDI’CHIENS

Jean-Luc :
« C’était devenu concret. On a créé l’association, on a acheté deux chiots, un lycée nous en a donné deux autres. On en avait six. »

Marie-Claude :
« On a transformé un vieux pigeonnier en école canine. Je dressais les chiens sur le terrain de basket du lycée. C’était le système D. »

Jean-Luc :
« Et la presse régionale a joué un rôle immense. Des familles d’accueil se sont proposées spontanément. Le Lions Club d’Alençon a été notre premier grand mécène. »

Marie-Claude :
« J’avais appris aux États-Unis comment faire de la collecte de fonds. Et heureusement ! »

La première remise, et la naissance officielle de HANDI’CHIENS

Jean-Luc :
« En 1991, on a organisé la toute première remise de chiens d’assistance à Alençon. La salle était comble. Et là, tout a changé : on a reçu le double de demandes. C’est à ce moment que l’association a vraiment pris son envol. »

Marie-Claude :
« Le Conseil régional nous a aidés à construire des locaux adaptés. Ce sera le premier centre HANDI’CHIENS. »

 

Une grande famille qui n’a cessé de grandir

Jean-Luc :
« Aujourd’hui, on a cinq centres, plus de 3 500 chiens remis, et surtout, une communauté formidable. HANDI’CHIENS, c’est un lien intergénérationnel, un engagement qui se transmet. »

Marie-Claude :
« On a grandi grâce aux demandes des bénéficiaires. C’est comme ça que sont nés les chiens d’assistance d’éveil, d’accompagnement social, ou judiciaires. Chaque nouvelle mission part d’un besoin réel. »

Jean-Luc :
« Ce sont aussi les familles d’accueil, les éducateurs, les donateurs… Tous ceux qui, à leur manière, font partie de cette grande chaîne solidaire. »

Des souvenirs inoubliables

Marie-Claude :
« Il y en a tant. Mais je pense toujours à Perle, cette petite fille repliée sur elle-même. Elle n’avait jamais fait de câlin. Et un jour, elle a pris Fistoulic dans ses bras. Ça a tout changé. »

Jean-Luc :
« Les enfants nous bouleversent toujours. Et puis, il y a ces familles d’accueil dont les enfants deviennent à leur tour bénévoles. C’est ça, HANDI’CHIENS. »

💙 Une aventure humaine au service des autres

Depuis 1989, HANDI’CHIENS continue de former gratuitement des chiens d’assistance pour les personnes les plus vulnérables. Grâce à la détermination de ses fondateurs et à une incroyable chaîne de solidarité, l’association a grandi… sans jamais oublier d’où elle vient.

👉 Découvrir notre mission
👉 Faire un don pour soutenir nos actions

Partage sur

Nos dernières actualités

Je me lance !