« Avant on sortait trois ou quatre fois par jour, maintenant c’est tous les trois jours à peu près »

Forcément, la propagation du COVID-19 a chamboulé les habitudes de Jean-Pierre Pereira, confiné chez lui du côté de Saint-Etienne avec sa chienne d’assistance Irun. Bénévole très investi dans la vie du centre de Marcy-l’Etoile, près de Lyon (Rhône), il est aussi l’un des modérateurs du groupe Facebook Autour du chien d’assistance et fait partie des nombreuses personnes qui s’attachent à ce que toute la communauté HANDI’CHIENS garde le contact dans cette période difficile.
« Avant avec Irun on sortait trois ou quatre fois par jour, maintenant c’est tous les trois jours à peu près » Interview de Jean-Pierre
Jean-Pierre et Irun en 2015 après la remise officielle

HANDI’CHIENS : Comment se passe le confinement avec votre chienne d’assistance Irun ?
Jean-Pierre PEREIRA : C’est un peu particulier. Par moments elle en souffre, on voit bien qu’elle a envie de sortir. J’ai un jardin donc elle peut aisément prendre l’air et se défouler mais la vie à l’extérieur lui manque. Et puis par moments elle le vit très bien. Donc il faut avoir une bonne lecture pour se rendre compte de son état émotionnel.

HC : A quel rythme sortiez-vous avant le confinement ?
J.-P. P. : Ça dépendait des jours. Des fois, on sortait trois ou quatre fois par jour, en fonction de ce que j’avais à faire aussi à l’extérieur. Et puis il y a des jours où on sortait juste une fois le matin et une fois le soir. Mais on avait un rythme largement plus soutenu qu’aujourd’hui car je bouge beaucoup en général. Je suis un bénévole très actif du centre HANDI’CHIENS de Lyon dont je dépends. Donc je fais beaucoup d’aller-retours, de démonstrations sur tout le quart Sud-Est. J’aime être dehors, bouger. Il ne faut pas que je reste sans rien faire sinon je m’ennuie très vite.

HC : Et depuis le confinement ?
J.-P. P. : On sort tous les trois jours à peu près. Cela change vraiment de rythme.

HC : Hormis le fait d’espacer vos sorties, y a-t-il d’autres précautions particulières que vous prenez depuis le confinement ?
J.-P. P. : Personnellement, je porte un masque en permanence. Je désinfecte systématiquement tout ce qui entre dans la maison. Les poignées de porte aussi. Et pour Irun, je lui enlève sa cape et son harnais avant d’entrer. On évite au maximum de laisser entrer tout ce qui aurait pu être contaminé.

irun et JP

HC : Vous êtes l’un des modérateurs du groupe Autour du chien d’assistance sur Facebook…
J.-P. P. : C’est un groupe qui a été créé par HANDI’CHIENS pour regrouper un maximum de bénéficiaires, bénévoles, familles d’accueil et sympathisants. Afin de parler non seulement du chien d’assistance et de HANDI’CHIENS, mais aussi d’autres associations qui ont un rôle à jouer dans la médiation animale. Cela permet aussi d’avoir un endroit où l’on puisse vraiment échanger d’un peu de tout : le quotidien, les sorties avec nos chiens et, en ce moment bien sûr, le confinement et les problèmes que cela engendre. C’est une page qui a été créée pour rester au maximum à l’écoute des bénéficiaires et des gens qui nous soutiennent au quotidien.

HC : Cette page vous tient à cœur, vous y êtes très actif.
J.-P. P. : En fait, quand la page s’est ouverte fin février, je me suis tout de suite proposé pour devenir modérateur parce que je trouvais l’idée belle et je pense qu’on a tous un rôle à jouer dans ce genre de groupes. J’étais déjà modérateur d’autres pages avec des thèmes plus ou moins différents. C’est quelque chose que j’aime bien faire. Déjà, ça m’occupe. Mais surtout je pense que c’est important car cela permet de garder une ambiance positive dans le groupe. C’est sympathique.

« Transformer cette impossibilité de faire ce qu’on fait d’habitude au sein du centre, en une autre prise en charge des bénéficiaires »

HC : Avec le confinement, quel genre de publications y trouve-t-on en ce moment ?
J.-P. P. : Il n’y a pas beaucoup de publications vraiment en relation avec le COVID-19 étrangement. Les gens sont vite passés à autre chose une fois qu’on a répondu à leurs questions essentielles comme « comment occuper son chien », « comment faire pour qu’il ne prenne pas trop de poids », « comment puis-je le sortir alors que je vis en appartement », etc. Maintenant, ce qui ressort le plus, ce sont des publications positives et joyeuses. Des bénéficiaires ont lancé un défi photo, un « défi croquettes », et d’autres initiatives très sympathiques.

HC : Au-delà de cette page, comment maintenez-vous le lien avec l’association HANDI’CHIENS ?
J.-P. P. : Quelques semaines avant le confinement, je m’occupais déjà avec un petit groupe de bénévoles de la réception des dossiers de demandes de chiens d’assistance pour le centre HANDI’CHIENS de Lyon. On fait les premiers traitements, on étudie le dossier, on appelle les futurs bénéficiaires pour faire un premier entretien et on prépare la visite à domicile des salariés. Je fais aussi beaucoup de démonstrations en entreprises, en écoles et dans des événements comme des foires. J’ai donc une relation assez étroite avec le centre de Lyon. Et depuis le confinement, on prend en charge différemment les bénéficiaires. On devrait normalement bientôt mettre en place des appels téléphoniques pour prendre de leurs nouvelles ainsi que de leurs chiens. Faire un petit bilan de ce qui se passe pendant le confinement mais aussi de la relation qui s’est tissée entre les bénéficiaires et leurs chiens. Le confinement, du fait que tout le monde reste chez soi, permet de les avoir plus facilement au téléphone et de faire un point. On essaie de réorganiser les choses. Et de transformer cette impossibilité de faire ce qu’on fait d’habitude au sein du centre, en une autre prise en charge des bénéficiaires.

IRUN porte monnaie
Crédit : Chloé Garcia Dorrey
irun et JP

HC : Qu’avez-vous prévu de faire après le confinement avec Irun ?
J.-P. P. : Je pense que je vais l’emmener courir en forêt et que ça va durer un sacré moment! Et puis on va reprendre nos activités habituelles. Si tout se passe bien, au mois de mai on devrait avoir la foire de Lyon. Je vais retourner au centre de manière très régulière pour reprendre mes activités de bénévole et puis on va essayer de reprendre une vie plus ou moins normale et des activités classiques.

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