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HANDI’CHIENS : Comment êtes-vous devenue référente de chien d’accompagnement social ?
Annie HUET : Lorsque j’ai connu HANDI’CHIENS en 2007, j’étais déjà aide-soignante à l’Ehpad des Trois Rivières depuis 1992. Marie-Claude Lebret m’a invitée à assister à une formation et c’est là que j’ai découvert le rôle d’un chien d’accompagnement social et les 53 « commandes » qu’il pouvait réaliser grâce à l’éducation de HANDI’CHIENS. Je suis tout de suite tombée amoureuse. J’avais déjà un chien, un labrador, que j’emmenais au travail. Je me suis dit que le jour où il ne pourrait plus m’accompagner, je demanderais un dossier. C’est incroyable de pouvoir travailler avec un chien éduqué par HANDI’CHIENS auprès des résidents. C’est la « Rolls » des chiens !
HC : Depuis quand votre premier chien vous accompagnait ?
A. H. : Depuis 2005. J’avais entendu parler des aspects bénéfiques qu’apportait un animal auprès des résidents. Mais je me disais aussi que les Handi’Chiens, avec leurs capes, avaient le droit de faire plein de choses, comme monter dans les transports en commun par exemple. Mon chien, U Two, ne pouvait pas faire tout ça. A l’Ehpad, il apportait quand même beaucoup de choses aux résidents avec sa présence, les caresses… Mais un chien éduqué par HANDI’CHIENS peut aller sur les genoux, il a des « commandes » spécifiques comme enlever les chaussettes, apporter les chaussons, etc. Des choses que U Two ne savait pas faire. Et puis Jaurès, qui est arrivé en 2016, anticipe bien mes gestes. Quand il me voit commencer à mettre des bas de varices à un résident, il se lève et apporte tout de suite les chaussons. Certains résidents ne parlent pas beaucoup, mais quand ils voient Jaurès m’aider autant, ils s’exclament et sont émerveillés. Ce sont des choses que je ne connaissais pas avec U Two. Avec Jaurès, je réalise un rêve. Car c’était un rêve de travailler avec un chien éduqué comme cela.
HC : Quel a été l’impact de la crise sanitaire sur le travail de Jaurès ?
A. H. : D’habitude je l’emmène toujours sauf les week-ends et les jours fériés, car on est alors en personnel restreint. Mais le 11 mars, quand les portes de l’Ehpad se sont fermées, HANDI’CHIENS nous a recommandé de ne pas emmener les chiens par principe de précaution. A ce moment-là, on en savait très peu sur l’épidémie. Jaurès est donc resté à la maison avec mon mari. Au début, ça allait, mais il a fini par trouver le temps long. Puis au bout de quelques semaines, un médecin est venu dans la résidence et il avait entendu parler de Jaurès. Il a donné un avis favorable à la réintégration de Jaurès, qui est revenu fin avril.
HC : Quelles sont les mesures de précaution prises pour son retour ?
A. H. : J’ai arrêté les animations internes. Habituellement, il m’assiste dans les soins le matin, puis l’après-midi on fait un atelier toilettage où les résidents se réunissent autour de Jaurès pour le brosser et le caresser. Mais en ce moment, les résidents sont confinés et on ne fait plus de telles activités. Il continue néanmoins d’apporter les chaussons et d’enlever les chaussettes. Mais rien que le fait d’être de retour comble les résidents. Car ils ne peuvent voir leur famille qu’à travers un plexiglas. Le déconfinement a débuté le 11 mai mais nous, en Ehpad, nous avons toujours des mesures très restrictives.
HC : Avant cette crise sanitaire et les mesures qui en ont découlées, comment s’organisait la journée de Jaurès ?
A. H. : On s’organisait selon mes horaires. Quand je commence à 7h du matin, il reste couché près de moi lorsque je prodigue des soins. Je fais la toilette du résident pendant qu’il scrute, depuis un coin de la pièce, si par hasard il y a deux ou trois miettes par terre. Il me surveille du coin de l’œil. En fin de matinée, c’est la distribution du courrier. Il apporte dans sa gueule les journaux, magazines, etc. Quand je travaille le soir, il m’accompagne pour l’activité du coucher où il va enlever les chaussettes des résidents. Des fois, je le mets dans le lit afin qu’il fasse un dernier câlin avec le résident. Et quand je fais de la câlinothérapie, c’est plutôt l’après-midi. Au moment de la sieste, quand un résident est assez agité, j’utilise le protocole HANDI’CHIENS car on ne fait pas monter le chien dans le lit comme cela. Il faut mettre un drap de protection, il faut que le chien monte par le bas du lit, puis qu’il s’assoie, se couche, et rampe pour enfin arriver au buste du résident. Il y a des moments où l’on parvient à instaurer un climat de calme complet dans la chambre et le résident caresse Jaurès qui part immédiatement dans les bras de Morphée. Comme ça, tout détendu avec les babines retroussées. Même moi je ressors de la chambre un peu groggy.
HC : Quels sont les retours de la part des résidents ?
A. H. : Ce n’est que du positif. Ils ont été très heureux de son retour fin avril. Les gens sont de plus en plus sensibilisés aux bienfaits de la médiation animale, et il y a des familles qui disent que le chien n’apporte que du bon. Et le fait qu’il ait une cape met les gens en confiance. J’ai une résidente qui pleure presque tout le temps, on se demande pourquoi. Mais quand je passe avec Jaurès dans sa chambre, elle l’aperçoit et tend tout de suite sa main sur le chien. Et ça l’apaise immédiatement. Je n’ai que des bons retours. Jaurès est la mascotte de l’Ehpad. Et la mascotte de Fégréac aussi.
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