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« Quand Léana est stressée ou effrayée au moment d’entrer dans le bureau d’un médecin, Joggy intervient et l’apaise avec ses pattes »
Léana, 12 ans, est atteinte du syndrome cardio-facio-cutané. Non-verbale et reconnue autiste sévère, elle s’appuie sur le soutien de son chien d’éveil Joggy depuis début 2017. Ce golden retriever mâle accompagne la jeune fille dans ses nombreux rendez-vous médicaux. Sa maman Aurélie nous décrit la force du lien qui unit le chien à sa bénéficiaire.
HANDI’CHIENS : Les rendez-vous médicaux sont réguliers pour votre fille Léana. Joggy peut-il l’accompagner à chaque fois ?
Aurélie PERROUAULT : C’est ce qu’on a toujours fait, en tout cas la question ne s’est jamais posée. On se rend régulièrement à l’hôpital Necker à Paris, disons une à deux fois par mois. Léana y a été hospitalisée plusieurs fois. La dernière fois, Joggy y a passé la nuit, avec mon mari dans la chambre de Léana. Il est accueilli à bras ouverts par le personnel soignant. Il a même, une fois, été carrément en salle de réveil après une opération de Léana. C’était incroyable : quand elle s’est réveillée, il était sur son lit donc son réveil s’est super bien passé.
H. C. : Cela a-t-il été de nouveau possible depuis le début de la crise sanitaire ?
A. P. : Léana n’a pas été hospitalisée depuis. Mais Joggy l’accompagne toujours à ses rendez-vous oui.
H. C. : Est-il toujours bien reçu à chaque fois ?
A. P. : Par le personnel soignant et les gens de l’hôpital, oui. C’est en fait auprès du personnel de sécurité que l’on rencontre des difficultés. Même à Necker, où ils nous disent qu’ils ont peu l’habitude d’en voir. Alors on leur explique, on leur dit que Joggy est un chien d’assistance, qu’il a une cape et qu’on peut montrer sa carte de chien d’assistance. C’est quand même rare que l’on doive aller jusqu’à sortir la carte. On leur explique et on essaie de le faire le plus possible avec le sourire, et ça passe.
H. C. : Et une fois à l’intérieur, comment ça se passe ?
A. P. : Quand Léana est stressée ou effrayée, son mode d’expression, étant non-verbale, est d’avoir des réflexes nauséeux. Quand cela arrive au moment d’entrer dans le bureau d’un médecin, Joggy intervient et l’apaise avec ses pattes, cela fonctionne très bien. Les médecins le constatent. Je me souviens d’une fois où on avait tenté de poser à Léana une perfusion, sans Joggy, dans sa chambre d’hôpital. Le personnel soignant n’avait pas réussi. On a fait monter Joggy sur le lit et ils y sont arrivés tout de suite. De manière générale ils ont pu observer que Léana était beaucoup plus calme grâce à son chien.
H. C. : En dehors des rendez-vous médicaux, quels autres aspects positifs avez-vous pu noter auprès de Léana depuis l’arrivée de Joggy ?
A. P. : J’avais un rêve quand on a fait le stage de remise à Alençon. Un rêve qui paraissait impossible : que Léana marche un jour en tenant son chien en laisse, toute seule. Et puis l’été dernier, elle l’a fait. Elle s’est mise à marcher, en tenant Joggy en laisse. C’était juste incroyable. Et Joggy est tellement bien formé… Forcément, c’est un Handi’Chiens, mais je veux dire qu’il ne met pas de tension sur sa laisse, ou alors une toute légère qui porte Léana vers l’avant. Enfin je ne sais pas comment le dire, mais il y a une communication entre eux deux, il est connecté à Léana quand elle marche, il est très concentré sur elle.
H. C. : Ont-ils pu le refaire fréquemment ?
A. P. : Oui, Léana marche maintenant plus ou moins. Disons que dehors elle déambule plus qu’elle ne marche. Mais oui, oui, elle est capable de marcher avec son chien en laisse. Lors du stage je me disais que j’étais folle de rêver de ça. Et en fait non, elle le fait. C’est génial.
H. C. : Vous étiez en famille lorsque ça s’est passé pour la première fois ?
A. P. : Oui, avec mon mari, le grand frère et le frère jumeau de Léana. Nous étions tous hyper émus, hyper touchés. Et puis Joggy, c’est le chien de Léana, mais il fait partie de la famille, il y a sa place à part entière. On n’imagine plus la vie sans lui d’ailleurs
H. C. : Comment se passe la vie quotidienne de Joggy et Léana ? Ont-ils des petites habitudes ?
A. P. : Joggy dort dans la chambre de Léana. Tous les soirs, il y a le petit rituel du coucher. Il se met sur son lit et on fait des caresses, des petits câlins. Léana aime beaucoup le gratouiller. Il y a plein de choses qui se passent même si ça semble furtif avec Léana puisqu’elle est autiste. Mais il y a plein de choses qui sont précieuses. Et si Joggy est très important pour Léana, je pense que la réciproque est également vraie. A titre d’exemple, la dernière fois que nous sommes partis en vacances, Joggy s’est fait piquer par des moustiques tigres. Il n’était pas bien, et se réfugiait auprès de Léana. Le seul endroit où il se sentait en sécurité, c’était auprès d’elle.
H. C. : Léana est-elle scolarisée à domicile ?
A. P. : Non, elle est en institut d’éducation motrice. Donc la journée Joggy n’est pas avec elle. Parce que son référent, c’est moi, et que si je ne suis pas à l’institut avec Léana il n’est pas question de laisser le chien sous la responsabilité de quelqu’un d’autre. On l’a bien envisagé il y a cinq ans, mais on a pris conscience que ce n’est pas possible. Les éducateurs ne sont pas là pour s’occuper d’un chien même si c’est un Handi’Chiens, ils sont là pour s’occuper des enfants en priorité. Et puis même pour Joggy ce serait inconfortable, il y a trop d’enfants. Il a aussi besoin de son confort. C’est avant tout un chien, pas une machine.
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