« Je dis aux gens qu’il n’y a rien à craindre de nos chiens : ils sont là pour aider les gens plus tard » Axel, famille d’accueil

Axel est étudiant en troisième année d’école vétérinaire à Maisons-Alfort. Depuis l’été 2019, il est famille d’accueil HANDI’CHIENS et cumule études, travail et formation de la jeune Labrador noire Pomme. Il nous détaille son organisation et son adaptation à cette si particulière année 2020.

Calendrier 2021 pour l’association Handi’Chiens, réalisé par Emma Fréry.
Emma Fréry - tous droits réservés

HANDI’CHIENS : Axel, comment êtes-vous devenu famille d’accueil HANDI’CHIENS ?
Je connaissais déjà HANDI’CHIENS avant d’entrer à l’école vétérinaire. Puis une fois à l’école, je me suis posé la question et c’est l’année dernière, en août, qu’un de mes amis est devenu famille d’accueil et m’a proposé de faire la démarche pour le devenir aussi.

HC : Comment combinez-vous vos études et la formation de Pomme ?
Le matin, je peux emmener Pomme en cours. Cela me permet de la former et quand je sors de l’école, j’ai vraiment tout mon temps pour poursuivre son éducation ou pour aller la promener sur les bords de Marne ou à Vincennes. Et quand je travaille, elle ne me dérange jamais.

HC : Être famille d’accueil vous a-t-il fait prendre conscience de difficultés particulières que peuvent rencontrer au quotidien les personnes en situation de handicap ?
Oui, je me suis rapidement rendu compte qu’il y a certaines  » commandes  » qui doivent vraiment être utiles dans la vie de tous les jours des bénéficiaires. Il y a par exemple deux  » commandes  » que je trouve vraiment bien. C’est le « thug » , qui permet d’ouvrir les tiroirs, et bien sûr le « rapporte », quand on fait tomber un objet, pour que le chien le prenne en gueule et le rapporte directement. Car le fait de se baisser ou de ramasser quelque chose, pour une personne en situation de handicap, est parfois impossible.

HC : Et comment ça se passe dans les espaces verts ?
Eh bien ce n’est pas tant dans les parcs ou jardins que j’ai eu des soucis. En revanche, c’est dans le métro qu’il y a parfois eu des personnes qui râlaient puis changeaient de rame. Dans ces cas-là, j’essaie de leur expliquer que Pomme est un chien en formation en plus d’être vraiment adorable. Qu’il n’y a rien à craindre de ces chiens et qu’ils sont là pour aider les gens plus tard. Certaines personnes comprennent, d’autres non. Et puis récemment, Pomme s’est vu refuser l’accès à une boulangerie. Malgré nos explications, ils n’ont rien voulu entendre. 

« Se baisser et ramasser quelque chose est une véritable épreuve pour une personne en situation de handicap»

Pomme
Pomme et Axel

HC : Comment s’est déroulée cette année 2020 si spéciale avec la Covid-19 ?
Pendant le premier confinement, étant donné que les sorties étaient vraiment limitées, j’ai appris à Pomme à jouer au frisbee. Dans le cadre de son éducation, je lui apprends à attendre que le frisbee soit tombé pour aller le récupérer. Afin qu’elle se lance à la « commande » « rapporte » et non par prédation (NDLR : l’instinct du chien d’aller immédiatement au-devant de l’objet sans attendre de commande). Au début, elle ne comprenait pas trop mais à présent elle adore vraiment ça. Elle voit le frisbee comme une super récompense. Cela m’a permis de bien la faire se dépenser puisque je ne pouvais pas faire des balades de deux ou trois heures tous les jours.

HC : Comment vous êtes-vous adapté avec Isabelle, votre déléguée famille d’accueil ?
On a beaucoup échangé avant, pendant et après le confinement. On fonctionnait par vidéos interposées, je devais lui envoyer un message dès que je rencontrais une difficulté. On a refait un bilan après le confinement et on est resté attentifs sur les conséquences de cette période sur l’animal. Après avoir été jour et nuit pendant deux mois avec moi chez mes parents, lors de notre retour à Maisons-Alfort, quand j’ai repris ma vie active avec le travail et l’école, elle a commencé un peu à légèrement dégrader le mobilier quand elle se sentait seule, par frustration. J’ai prévenu Isabelle, et la situation s’est améliorée au fur et à mesure.

HC : Et comment se passe ce deuxième confinement ?
C’est un peu compliqué pour moi car je suis arrêté, j’ai été opéré la semaine dernière des ligaments croisés d’un genou. Mon père, qui est formateur cynophile, reprend la formation le temps que je puisse remarcher correctement. Entre ma blessure et mon opération, il s’est passé deux semaines et demie pendant lesquelles j’étais en béquilles. Cela m’a permis d’étoffer la formation de Pomme : comment s’habitue-t-elle et se positionne-t-elle par rapport aux béquilles, comment faire attention à moi, à mon genou… Et quand je faisais tomber un objet, je ne pouvais pas me baisser. Donc j’ai vraiment pu « profiter » de la  » commande  » pour qu’elle le ramasse. Pour le moment le confinement se passe bien pour Pomme. J’ai donné à mes parents la liste des consignes à suivre, et je la récupère dans une semaine, quand je serai capable de marcher correctement. Et puis on reprendra notre petit train de vie habituel.

Retrouvez Axel et Pomme dans notre calendrier 2021 en format mural A3 sur la Boutique HANDI’CHIENS au prix de 15€ ainsi que d’autres objets solidaires pour contribuer aux missions de l’association.

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