« Rancho a une attitude extraordinaire »

Frédéric ARTRU et sa femme ont été famille d’accueil de Rancho, ce jeune labrador noir désormais chien d’assistance judiciaire au Tribunal de Nîmes (Gard). Enseignant au Collège Saint-Paul (un collège Apprentis d’Auteuil) à Saint-Paul-sur-Isère (Savoie), Frédéric emmenait régulièrement Rancho au sein de son établissement pour parfaire sa formation. Il a d’ailleurs pu compter sur le soutien et la complicité de ses élèves pour mener à bien sa mission.

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Frédéric, famille d'accueil HANDI'CHIENS de Rancho

HANDI’CHIENS : Frédéric, qu’est-ce qui vous a motivé à devenir famille d’accueil ?
Frédéric ARTRU : C’est amusant car c’est justement en tombant un jour sur un article à propos de Lol, le premier chien d’assistance judiciaire français, que j’ai connu HANDI’CHIENS. Il y avait, à la fin de cet article très intéressant, un lien pour découvrir et contacter l’association. J’ai été mis en relation avec Emilie, notre déléguée. Nous avons passé, avec mon épouse, une bonne partie de l’année à suivre les cours de la promotion précédente. Cela nous a beaucoup intéressés et on s’est lancé.

Frédéric et sa femme, famille d'accueil HANDI'CHIENS de Rancho

H. C. : Rancho était-il votre premier chien ?
F. A. : J’avais un chien quand j’étais jeune, un labrador noir aussi d’ailleurs. Mais nous n’en avions jamais adopté avec ma femme car on voyage énormément, on n’a jamais vraiment de visibilité sur l’avenir. Et quand j’ai appris l’existence des familles d’accueil HANDI’CHIENS, je me suis dit que c’était peut-être enfin la bonne opportunité et qu’en plus cela serait utile pour un futur bénéficiaire. Cela nous a fait franchir le pas. Notre chance a été que Rancho est arrivé pendant le premier confinement, au printemps 2020.

H. C. : Racontez-nous ces premières semaines.
F. A. : Je suis enseignant et emmener Rancho en classe aurait été assez compliqué au tout début. Avec le confinement, ma femme et moi travaillions essentiellement en visioconférence depuis la maison, c’était commode. On a pu passer beaucoup de temps avec lui d’autant qu’il était plutôt facile à vivre. Disons que le confinement a, du coup, été assez agréable…

H. C. : Comment s’est déroulée son intégration au sein du collège ?
F. A. : Il est arrivé dans l’établissement à la rentrée suivante. Il avait donc déjà huit ou neuf mois. Il n’était pas encore tout à fait prêt, il y avait encore du travail, mais c’était tout de même très agréable. Il s’est bien habitué au collège, c’est un chien qui n’a vraiment peur de rien : on l’amène dans un nouvel environnement, il voit ce qu’il se passe et s’intéresse à tout. Il n’a pas du tout été gêné par le nombre d’élèves qui se ruaient sur lui. A partir de la deuxième année, il se baladait moins en classe qu’avant, il était beaucoup plus « posé ». On a travaillé cela à l’été 2021.

« Il fallait apprendre à Rancho à se focaliser sur moi »

H. C. : Les élèves ont-ils bien réagi ?
F. A. : Hormis deux élèves qui avaient une phobie des chiens, tout s’est bien passé. On a d’ailleurs effectué un travail avec ces deux élèves pour que ça se passe mieux. La grande majorité des élèves adoraient le voir et souhaitaient être proches de lui très souvent. Surtout les élèves de ma classe, bien sûr, mais globalement tout le monde était enthousiaste. Cependant mon message a toujours été clair : « Rancho s’intéresse à moi ». Je suis un formateur, donc Rancho doit me voir comme un bénéficiaire pour s’entraîner, alors il fallait lui apprendre à se focaliser sur moi. Les élèves faisaient donc beaucoup d’efforts pour ne pas l’attirer pendant les cours par exemple. On a également fait des activités de groupe avec Rancho, mais le reste du temps il m’accompagnait simplement.

H. C. : Où en est Rancho dans sa formation actuellement ?
F. A. : Il est sur le point de terminer son stage à Kunheim (Haut-Rhin). Enfin ce sont les pompiers référents qui se forment afin de comprendre comment s’appuyer de la meilleure façon possible sur Rancho. Nous on y va à la fin de la semaine pour la cérémonie de remise. Mes élèves le savent d’ailleurs, et préparent quelques messages et dédicaces pour Rancho.

Rancho avec l'un de ses référents

H. C. : Comptez-vous un jour accueillir, avec votre épouse, un nouvel Handi’Chien en formation ?
F. A. :
On aimerait bien. Pour le moment non car nous sommes en plein déménagement et nous ne savons d’ailleurs pas s’il y a un délégué comme Emilie dans notre futur coin. Je suis néanmoins sûr que nous pourrons en trouver. C’est vrai, en tout cas, que cette expérience a été très enrichissante et valorisante. On voit le chien de manière radicalement différente maintenant. Il y a eu des moments fatigants, prenants, ou pas toujours très simples. Mais jamais vraiment à cause de Rancho. On sait que devenir famille d’accueil c’est un investissement, mais c’est vraiment valorisant.

H. C. : Avez-vous un moment marquant que vous retenez plus que les autres ?
F. A. :
Avec Rancho, il n’y a vraiment eu que des moments positifs. Je retiens surtout que c’est un chien avec une attitude extraordinaire, toujours en attente. Il est là, il veut participer et… c’est l’élève parfait en fait. Je retiens quand même un moment particulier : une sortie en montagne que nous avons faite deux fois. Une fois avec des amis et une fois avec les élèves. Les deux fois cela a été un grand moment car Rancho faisait un peu le chien de berger, il regroupait tout le monde. Il s’adapte toujours en fait. Il vient dans un refuge, c’est différent de ce qu’il connait jusqu’à présent, et il va s’adapter et trouver le moyen d’être positif dans son action, dans tout ce qu’il fait. Rancho, c’est ça pour moi. C’est vraiment le souvenir que j’en garde.

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