« Conserver le lien qui nous unit »

Émilie Guillois est déléguée famille d’accueil en Savoie. Le confinement a repoussé l’entrée en centre des chiens de sa délégation. Pour s'adapter et maintenir le lien de nouveaux outils ont été mis en place.
Emilie - Déléguée
Emilie et Oulan

HANDI’CHIENS : Comment êtes-vous devenue déléguée famille d’accueil ?
Émilie GUILLOIS : J’étais famille d’accueil depuis avril 2016. Puis le délégué en place en Savoie a eu des soucis de santé et a dû arrêter en 2018. On avait un bon groupe en place, que ce soit au niveau des familles d’accueil déjà présentes ou des bénévoles. Il y avait des demandes pour des familles d’accueil. Je me disais que c’était bête de perdre tout ça. Du coup j’ai fait la formation pendant un an pour devenir déléguée.

HC : Vous vous occupez de deux groupes de familles. Un groupe avec des chiens qui allaient entrer au centre de Lyon, et un autre avec des familles d’accueil qui n’ont pas encore de chiens mais qui étaient censées les récupérer prochainement.
É. G. : C’est exact. Les grands devaient entrer au centre de Lyon le 3 mai mais comme le stage n’a pas pu être organisé, il n’y a pas de place pour les faire entrer pour le moment. Donc pour l’instant on est en attente de savoir comment ça va se passer. Je pense qu’on aura encore les grands avec nous au minimum jusqu’à la mi-juin.

HC : Comment vous organisez-vous avec vos familles d’accueil pendant ce confinement ?
É. G. : On a eu la chance d’avoir la visite de Jean-Luc Hervieux, éducateur référent, juste avant la mise en place du confinement. Du coup, il nous a donné des axes de travail. Et puis quand on a su que les chiens entreraient plus tard au centre, on a eu de nouveaux axes supplémentaires à suivre. Il faut qu’on commence nous, en familles d’accueil, ce que feraient les éducateurs en tout début de session. Il faut qu’on essaie de pousser un peu plus loin les commandes, sur la durée, sur la distance. Donc tous les jours j’envoie une commande à travailler à mes familles d’accueil via WhatsApp, et puis je demande une vidéo en retour que je peux « corriger ».

 

HC : De votre ressenti, comment les familles vivent-elles ce confinement ?
É. G. : J’ai l’impression que ça va. Il y a certaines personnes qui travaillent encore donc l’organisation a été un peu compliquée pour elles au départ. C’était plus difficile de faire travailler le chien, mais ça y est, elles commencent à trouver leur rythme de croisière donc ça va mieux.

HC : Êtes-vous contente des adaptations mises en place pour le suivi de vos familles d’accueil ?
É. G. : Oui, j’ai un bon retour avec les vidéos. Le confinement est compliqué mais je pense qu’elles ne disent pas non vis-à-vis du fait qu’il faille rester un peu plus longtemps avec leurs loulous !

HC : HANDI’CHIENS a programmé et diffusé des lives sur le groupe Facebook dédié aux délégués famille d’accueil afin de vous aider un maximum…
É. G. : Oui, il y a des « live Facebook » sur des thèmes bien précis. Au moins chaque semaine. Nous sommes 83 membres dans le groupe réservé aux délégués familles d’accueil, et cela permet de garder le contact avec tout le monde. C’est un gros, gros boulot de Maryse PEYTAVIN, Responsable Technique Nationale, Lydie ANDRIEU LETEXIER,Chargée du suivi commission santé et réformes, Anne KRIEG et Valérie ABDELHAMID, toutes deux déléguées, pour nous donner des idées qu’on puisse transmettre aux familles. Ces Live sont une super idée! Cela permet de conserver le lien qui nous unit et puis de remplir un peu l’agenda quand même ! Ce sont de supers rendez-vous…

« Une fois, quelqu’un a caressé Octet. Eh bien il est passé à la douche en rentrant ! »

HC : Vous avez pris en 2018 l’initiative de former une chienne d’assistance, Oulan, alors que vous êtes déléguée famille d’accueil. Pourquoi avoir fait ce choix ?
É. G. : Je n’avais éduqué que Moya et je trouvais que ce n’était pas suffisant de n’avoir éduqué qu’un seul chien. Habituellement, Maryse n’est pas favorable à ce que les délégués aient un chien, mais là elle me l’a accordé car j’avais des nounous qui s’occupaient d’Oulan à chaque cours que je donnais. Je n’avais donc pas à gérer ma chienne en plus du groupe, sinon c’était impossible. Et heureusement que j’ai pu accueillir Oulan. J’ai pu travailler avec elle et cette expérience m’est très utile pour le reste du groupe aussi.

HC : Comment se passe le confinement avec elle ?
É. G. : Eh bien elle n’est pas avec moi car juste avant le confinement, j’ai récupéré son frère qui avait des petits soucis de comportement : Octet. Il était très envahissant avec elle, ils ne s’entendaient pas et du coup j’ai décidé de placer Oulan chez une nounou. Parce qu’à la base, ce n’était que pour une semaine ! Mais finalement c’est quand même une bonne expérience pour elle car c’est une chienne qui est très fixée sur moi, donc c’est bien qu’elle puisse travailler avec d’autres personnes y compris avec les enfants de la nounou. Et ça se passe très bien, j’ai des nouvelles régulièrement via WhatsApp.

HC : Et du coup, comment ça se passe avec Octet ?
É. G. : J’en profite pour lui faire travailler les besoins en laisse, une commande qu’on oublie finalement peut-être un petit peu en famille d’accueil. Et puis j’ai la chance d’avoir dans mon périmètre de 1km des champs. J’habite en immeuble mais il y a des jardins. J’ai donc à la fois un jardin où je peux le lâcher juste devant chez moi et les champs où on peut se balader un petit peu.

HC : Prenez-vous des précautions particulières depuis le début du confinement ?
É. G. : Le peu de fois où je vais faire des courses, je ne l’emmène pas. Mais à part ça, il est sans arrêt avec moi puisque je ne travaille pas. Et sinon je demande aux gens de ne pas le caresser. Une fois, je n’ai pas pu faire autrement et il a été caressé. Eh bien il est passé à la douche en rentrant ! Je fais attention car je fais partie des personnes fragiles aussi…

HC : A la fin du confinement, vous avez sûrement prévu de récupérer rapidement Oulan…
É. G. : J’aimerais, mais en réalité je ne sais pas vraiment comment ça va se passer. Car j’aurai toujours Octet, tandis que Oulan est chez une nounou qui attend un chiot. A mon avis, à la fin du confinement je vais récupérer les cinq chiots d’un coup. Je devrais récupérer Oulan aussi mais que faire avec Octet ? Va-t-il repartir en famille d’accueil ? L’ennui c’est que c’est une étudiante qui est repartie chez ses parents le temps du confinement. Et pour elle aussi c’est compliqué de ne pas avoir Octet.

HC : Qu’allez-vous faire d’autre ?
É. G. : Une fête avec les deux groupes ! Je retrouverai à la fois mes grands, mais aussi les petits et ce pour la première fois. Car jusqu’à présent, je n’ai pu les voir qu’en visio-conférence.

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